Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
251
ANATOMIE PHILOSOPHIQUE.

que par leur sage modération, la valeur des faits déjà produits par Geoffroy Saint-Hilaire à l’appui de ses déterminations, et la nécessité de preuves nouvelles sur plusieurs points capitaux.

Elles ne se sont pas fait attendre ; et si la composition vertébrale du squelette demande encore un complément de démonstration, la station renversée des Articulés est aujourd’hui, nous ne craignons pas de le dire, rigoureusement prouvée. L’anatomie philosophique a eu ici pour auxiliaires la physiologie et l’embryogénie ; et ce qu’elle avait annoncé et établi par la méthode qui lui est propre, ces deux dernières sciences l’ont mis en évidence, l’une expérimentalement, l’autre par l’observation.

On a reconnu depuis quelques années que chacun des cordons nerveux sous-intestinaux des animaux articulés est composé de doubles éléments, de deux cordons, l’un inférieur, l’autre supérieur. Quelles sont les fonctions de l’un et de l’autre ? Les expériences de M. Newport sur les Insectes, celles de M. Longet sur les Crustacés nous l’ont appris : le cordon supérieur donne naissance aux nerfs du mouvement, l’inférieur aux nerfs sensitifs. C’est l’inverse de ce qui a lieu chez les animaux vertébrés, où, comme chacun le sait, les racines postérieures sont sensitives et les antérieures motrices ; en sorte que l’expérience, comme l’ont fait