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ANATOMIE PHILOSOPHIQUE.

un grand nombre d’organes qui semblaient avoir disparu, ne sont que réduits dans leur volume et modifiés dans leur disposition ; il les a déterminés rigoureusement d’après leurs connexions, seules conservées au milieu de toutes leurs variations ; il a recueilli ainsi des preuves nouvelles et frappantes, à la fois à l’appui de la Loi de l’Unité de composition et de la nouvelle Méthode de détermination. Le but qu’il s’était d’abord proposé, est donc atteint, et il peut revenir à ses études ordinaires. Mais il n’hésite pas : la mine qu’il vient d’ouvrir est trop riche pour qu’il l’abandonne si tôt ; il poursuit son œuvre, et le second volume de la Philosophie anatomique est presque entièrement consacré à l’étude des phénomènes de la Monstruosité. Il a fallu, nous le verrons, bien des années pour que la tératologie fût constituée à l’état de science ; bien des années encore pour que, reliée, comme l’anatomie comparée, et plus directement encore, à l’embryogénie, elle vînt se placer entre l’une et l’autre, et les éclairer toutes deux. Mais, nous le demandons, parmi tous les progrès fondamentaux, accomplis depuis un quart de siècle, soit par Geoffroy Saint-Hilaire lui-même, soit par ses contemporains et ses successeurs, combien en est-il qu’il n’ait, ou pressentis, ou déjà en partie réalisés, au début même de ses recherches ?

Que le lecteur veuille bien jeter avec nous les