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ENFANCE ET PREMIÈRE JEUNESSE.

vides au Cardinal Lemoine ! mais, du moins, il fut reçu à bras ouverts par Haüy et par le vénérable Lhomond.

Le même accueil l’attendait au Jardin des plantes. Dans l’effusion de sa reconnaissance et de son amitié pour son élève, Haüy avait dit à Daubenton ces paroles consignées dans plusieurs biographies : Aimez, aidez, adoptez mon jeune libérateur. Jamais prière ne fut plus complètement exaucée. Geoffroy Saint-Hilaire, dès sa première visite, fut accueilli par Daubenton avec une bienveillance tout affectueuse ; et peu de mois après, il trouvait dans le vénérable collaborateur de Buffon, un ferme appui et déjà presque un second père.[1]

  1. Nous avons pensé qu’on lirait avec intérêt deux des lettres écrites par Haüy à son jeune ami, en septembre et octobre 1792. En même temps qu’elles complètent utilement le récit que nous venons de faire, elles feront admirer, mieux que tout ce que nous pourrions dire, ce calme, cette sérénité d’âme, cette douce gaîté qu’Haüy sut toujours conserver au milieu des plus graves circonstances.

    « Monsieur et cher ami,

    « Qu’êtes-vous donc devenu depuis que vous nous avez quittés, et serai-je encore longtemps condamné à ressentir doublement le regret de ne plus vous voir, en restant privé de la seule satisfaction capable de l’adoucir, celle de recevoir de vos nouvelles ? Je tâche d’écarter de mon esprit toutes les idées que pourrait me suggérer une amitié facile à s’alarmer, et j’aime à me persuader que votre silence n’est