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CHAPITRE X.

nul n’y avait même entrevu l’existence d’une classification véritablement naturelle des animaux[1].

C’est à ce moment que Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire paraissent dans la science, et presque dès le début de leurs travaux, frappés tous deux du même besoin, animés de ce zèle ardent de la jeunesse que nulle difficulté ne saurait rebuter, ils entreprennent de concert la détermination des véritables principes des classifications en histoire naturelle, et, à l’aide de ces principes une fois déterminés, la révision générale de la première classe du règne animal. Tel est le double sujet du célèbre Mémoire de 1795, l’un des premiers fruits des efforts communs des deux auteurs.

On s’est longtemps accordé à considérer ce beau Mémoire comme ayant fondé la classification naturelle en zoologie. C’est nous-même qui le premier avons rendu à Linné une tardive justice. Fidèle au culte de la vérité, même lorsqu’il s’agissait d’enlever un rayon à la gloire nationale, nous sommes d’ailleurs pleinement d’accord avec tous les zoologistes sur l’origine des efforts, faits depuis un demi-siècle pour l’établissement définitif et le perfectionnement de la classification naturelle. Cette origine est incontestablement, non dans le Systema

  1. Nous avons traité ce point important de la science dans nos Essais de zoologie générale.