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ZOOLOGIE PHILOSOHIQUE.

soient notablement différentes : vous trouverez toujours, entre les individus pris aux deux extrêmes, une différence sensible, et véritablement proportionnelle à la diversité des circonstances locales.

Premier fait reconnu de tous les naturalistes, et que n’ignorent pas les personnes les plus étrangères à la science. Quel commerçant, par exemple, oserait vendre, et qui voudrait acheter les fourrures de nos Martes et de nos Hermines de France pour des Martes ou des Hermines de Sibérie, ou même de Russie et de Pologne ? Donc, pour quiconque veut raisonner logiquement, les animaux sont variables sous l’influence du climat et des circonstances. Conclusion de Lamarck, et avant lui de Buffon, pleinement admise par Geoffroy Saint-Hilaire, et que Cuvier lui-même est obligé de subir, lorsqu’il reconnaît l’existence de variétés ou subdivisions accidentelles de l’espèce, résultant de la chaleur, de l’abondance et de l’espèce de la nourriture, et d’autres causes encore.

Les espèces étant variables, entre quelles limites le sont-elles dans l’ordre actuel des choses ; en d’autres termes, avec la constitution du globe, la composition de l’atmosphère, et les autres données géologiques et physiques, sous l’influence desquelles les êtres organisés vivent depuis plusieurs milliers d’années ?