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CHAPITRE X.

Du même fait, dans un autre ordre de considérations, se déduit non moins directement la variabilité des espèces ; comment celles-ci seraient-elles fixes, si les individus sont variables ? Donc, aussi, les conditions d’existence, la destination de chaque être, individu ou espèce, n’ont pas été réglées initialement : ses harmonies sont acquises et non originelles, contingentes et non nécessaires. Nous voici conduits à considérer la notion de l’être comme indépendante de celles-ci, par conséquent à étudier l’être en lui-même, abstractivement, dans son type ; à placer à côté de la recherche des harmonies, la recherche non moins féconde des analogies. Mais comment l’observation et le raisonnement, désormais intimement unis, procéderont-ils dans cette étude abstraite des types, dans cette recherche difficile des analogies ? Ils fixeront d’abord rigoureusement les bases, sur lesquelles devront reposer leurs déterminations : par cela seul que celles-ci doivent être indépendantes des harmonies, des fonctions, leurs éléments généraux seront, non les caractères que fournissent la forme, la structure, la grandeur des parties, mais ceux qui tiennent à l’essence même des organes. Parvenus ainsi pas à pas à la Loi des connexions, nous touchons aux autres principes, si intimement liés avec elle, qui lui servent d’auxiliaires dans la recherche et la démonstration des analogies, et la