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ÉVÉNEMENTS DE 1830.

en effet, ne le troubla dans cet asile, où, jusqu’au complet rétablissement de l’ordre, il vécut calme, résigné, et se plaisant dans cette consolante pensée, que, si l’infortune enlève des amis, elle en donne aussi quelquefois.

L’archevêque de Paris quitta le Jardin des plantes le 14 août. Date déjà mémorable pour Geoffroy Saint-Hilaire : c’est le 14 août qu’il courait, trente-huit ans auparavant, à la prison de l’abbé Haüy, porteur de l’ordre de délivrance. Heureux ceux dans la vie desquels on trouve à citer de telles éphémérides !

IV.

Au milieu de ces événements, Geoffroy Saint-Hilaire avait su trouver assez de temps et de calme d’esprit, pour qu’une époque qui devait laisser tant de traces dans ses souvenirs, en ait laissé quelques-unes aussi dans la science. Durant les jours eux-mêmes où s’accomplissait la révolution, un animal fort rare étant mort à la Ménagerie, il en fit aussitôt la dissection, et découvrit l’un des faits généraux, sur lesquels repose aujourd’hui l’explication des hermaphrodismes[1]. D’autres mémoires, tous tératologiques, avaient précédé ou suivirent de près celui-ci ; mais tous offrent le même caractère : ils sont peu étendus, et ce sont comme

  1. Voyez notre Histoire générale des anomalies, t. II. p. 48.