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CHAPITRE XI.

découverte, depuis sept ans attendue, lui permettait enfin de les compléter, il se vit moralement contraint d’y renoncer ! Ce fut quand, de l’attaque de ses travaux, on osa passer, en 1837, devant l’Académie des sciences, à une attaque contre ses intentions ; quand il entendit sortir d’une bouche, autrefois amie, et maintenant pleine de paroles acerbes, l’accusation d’avoir attenté à la gloire de Cuvier ! Cette fois enfin, il répondit : on l’entendit protester énergiquement et contre l’interprétation qu’on avait faite de l’une de ses phrases, et contre cette tyrannie qui prétendait, cinq ans et demi après la mort de Cuvier, lui interdire le développement de ces mêmes idées qu’il avait librement discutées devant et contre lui.

Et ce droit qu’il venait de maintenir, il en usa, dès la séance suivante, pour mieux le constater. Mais ce fut pour la dernière fois. De telles épreuves étaient maintenant, il le sentait, au-dessus de ses forces ; et renonçant, selon son expression, à marcher plus longtemps sur des charbons ardents, il dit à la paléontologie un adieu, sur lequel il ne revint jamais. « Le mieux, je le sens, écrivait-il au sujet de ce triste débat, ce serait d’avoir le courage ou la sagesse de ne tenir aucun compte de ces obstacles. Oui, peut-être. Mais il s’agissait ici d’une gloire française, du premier zoologiste de notre âge ! » Et il ajoutait : « C’est à la postérité,