en était réservé à la Convention. Du milieu de ces luttes de géants, dans lesquelles elle se déchirait elle-même, cette terrible, mais puissante assemblée savait faire surgir tout à coup, par un étonnant contraste, des institutions fécondes, durables, et telles qu’elles semblent ne pouvoir appartenir qu’à une époque de calme, de paix et de méditation profonde. Il en fut ainsi de la réforme du Jardin des plantes. Présentée par Lakanal, elle fut discutée le 10 juin 1793, presque au lendemain de la proscription des Girondins, et au moment même où la moitié de la France se soulevait contre la Convention. Et telle est la sagesse de ces mesures votées par une assemblée encore émue de l’attentat commis par elle-même sur trente-deux de ses membres ; telles ont été, pour le Muséum et pour la science, les heureuses conséquences de cette loi révolutionnaire, qu’elle a été respectée depuis plus d’un demi-siècle par tous les gouvernements qui se sont succédé en France, et qu’un seul vœu peut-être émis pour elle : c’est qu’elle préside longtemps encore aux destinées du Muséum.
II.
La loi du 10 juin 1793, par cela même qu’elle partageait à titre égal l’enseignement et l’administration du Muséum d’histoire naturelle entre les douze officiers de l’établissement, leur imposait une