des précieux squelettes de Daubenton, faute de place sans doute, avaient été relégués dans les combles du Cabinet, et selon une expression de Cuvier, ils y gisaient entassés comme des fagots. Les salles de zoologie étaient mieux tenues (toutefois sans être méthodiquement rangées[1]), mais tout aussi peu remplies que les salles d’anatomie comparée. Les oiseaux passaient pour être, avec les insectes et les coquilles, l’une des parties les plus riches du Cabinet : cette prétendue richesse, et l’on pourra juger par cet exemple de l’état des parties réputées pauvres, se réduisait en 1793 à quatre cent trente-trois individus, préparés au soufre, et brûlés par ce mode vicieux de conservation[2].
- ↑ Deleuze, Histoire et description du Muséum, p. 50 et 53.
- ↑ Le passage suivant est extrait d’un rapport fait en 1833 à l’Administration du Muséum. Il avait été rédigé, en ce qui concerne les anciennes collections, d’après des notes de feu Dufresne, nommé aide-naturaliste de zoologie au Muséum peu de temps après la réorganisation de l’établissement.
« Ce qui reste à faire ne saurait effrayer, et paraît même bien peu de chose après ce qui a été fait.
« Voici, en effet, quel était l’état de ces collections il y a moins de quarante ans.
« Mammalogie. Un beau zèbre, un tapir en très-mauvais état (existant encore aujourd’hui), quelques singes (nous en avons encore quelques-uns), et quelques autres mammifères, presque tous donnés depuis à divers établissements départementaux, ou réformés.
« Ornithologie. 433 oiseaux préparés au soufre et brûlés