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CHAPITRE II.

nourrir dans cet établissement les animaux qu’il voulait observer pendant et après leur vie ; il avait créé ainsi cette Ménagerie, qui, depuis, et sous sa direction unique, est devenue le modèle d’une institution enviée par toute l’Europe savante. »

III.

La création de la Ménagerie, réalisation tardive d’un vœu émis, dès 1620, par Bacon au nom de la science et de la philosophie, est, de l’aveu de tous, l’une des institutions qui ont le plus contribué aux progrès de la zoologie et de l’anatomie comparée depuis un demi-siècle. Il est donc de notre devoir de faire connaître les circonstances, en général inexactement rapportées par les auteurs, ou même entièrement omises, qui ont préparé cette grande institution scientifique, et celles au milieu desquelles elle a été réalisée.

La première pensée[1] de la création d’une ménagerie à Paris, remonte à l’année 1790. C’était l’époque des grands projets et des grandes réformes ; et dans leur plan de réorganisation de l’établisse-

    funérailles de Geoffroy Saint-Hilaire. — Voyez aussi le Discours de M. Chevreul.

  1. La première pensée, du moins, qui ait été énoncée. Buffon, d’après Bernardin de Saint-Pierre (dans le Mémoire cité plus bas), avait désiré, mais sans oser la demander, la translation à Paris, et comme annexe du Jardin des plantes, de la ménagerie du roi à Versailles.