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EXPÉDITION D’ÉGYPTE.

À Rosette, les membres de la Commission des sciences trouvèrent un climat aussi doux que celui d’Alexandrie était ardent. « C’est le paradis terrestre, dit Geoffroy Saint-Hilaire ; il y règne la température de notre mois de mai, et il y pleut ! » Mais, sous ce beau climat, nos voyageurs furent réduits à se loger dans des maisons désertes, et lorsqu’ils se furent, non sans peine, procuré des vivres, il leur fallut les préparer eux-mêmes. « Chacun, lisons-nous dans la note déjà citée, eut son jour pour être le cuisinier de la communauté. Quand ce fut mon tour de faire le coq, mes amis firent bien maigre chair. »

Geoffroy Saint-Hilaire apprenait en même temps que sa provision d’alcool, sa poudre de chasse et d’autres objets utiles à ses travaux, de même que le papier à herbier des botanistes, et tous les effets des aérostiers, venaient de se perdre entre Alexandrie et Rosette : le bâtiment qui les portait, avait échoué. De plus, les excursions dans la campagne étaient encore impossibles, et Geoffroy Saint-Hilaire, privé de tout ce qui devait rendre son travail facile et fructueux, dut borner ses recherches aux animaux qu’il pouvait se procurer dans la ville même ou à ses portes.

Ce n’étaient pas d’heureux commencements ; mais bientôt tout changea : l’ordre s’établit, et avec lui, l’abondance. Geoffroy Saint-Hilaire eut les moyens de