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LAZARILLE

confessant avoir dit ce que j’ai rapporté par la bouche et le commandement du démon, premièrement pour faire tort à mon maître et se venger de l’injure qu’il en avait reçue, puis, surtout, à cause que le démon était très chagrin du bien que les gens allaient recevoir en prenant la bulle.

Le seigneur mon maître lui pardonna et tous deux se réconcilièrent. Et à prendre la bulle il y eut si grande presse, qu’en tout le village âme vivante ne s’en voulut passer : mari et femme, garçons et filles, serviteurs et servantes, tous la prirent.

La nouvelle du cas se répandit par les villages circonvoisins, de sorte que, lorsque nous y arri-