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joies d’une jeunesse peu décente et légère, dans sa conduite et dans ses mœurs. Elle ne put fréquenter l’église et communier aussi souvent qu’à Ploërmel. Toutes ces circonstances l’engagèrent à retourner dans cette ville, avec la permission de sa mère.

À peine y fut-elle arrivée, que trois ou quatre personnes voulurent l’avoir à leur service, tant elle avait donné de satisfaction à son ancienne maîtresse. Enfin, elle entra dans une maison respectable, où chacun l’aimait. Toutefois elle ne se sentait pas suffisamment occupée, tant elle désirait faire le bien. Elle craignait de s’amollir, et de ne pas être fidèle à Dieu, en vivant si commodément. Elle quitta donc cette maison, et servit encore dans deux autres, jusqu’à ce que le Seigneur lui fit trouver une place, où elle put satisfaire son besoin de travail et de fatigue.

En offrant cette place à la bonne Armelle, on la prévint qu’il y aurait beaucoup à faire, et qu’elle aurait à soigner, à elle seule, un très-grand ménage. Ces conditions, qui semblaient faites pour la dégoûter, lui cau-