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Page:Vielé-Griffin - Album de vers, AC, vol. 70.djvu/2

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Et je vivrai dans l’ombre, à ses pieds, sans tristesse,
N’ayant d’ambition que de rêver près d’Elle,
Sans redouter pour moi l’avenir infidèle,
Car je n’aurai chanté que pour ma douce hôtesse.
Un vague chant d’amour dans l’ombre de son aile.


LES CYGNES



EUPHONIES



« La belle dame sans merci. »


Ce furent là des heures douces,
Ô ma dame des roses blondes,
Où tournoyait en folles rondes
L’essaim des rêves sur les mousses.
Et vous disiez des choses douces.

Ce furent des baisers de rêve,
Ô ma dame des roses blondes,
Comme fleuris en d’autres mondes ;
Et, sous la lune qui se lève.
J’ai cueilli des baisers de rêve.

Ce fut mon radieux poème,
Ô ma dame des roses blondes.
J’aurais noyé au milieu des ondes
De vos tresses mon âme même :
Et vous n’aimez plus qu’on vous aime.


Rursus.


Ton cœur larmoie
Ce soir de Mai,
Comme un enfant ;
Ton cœur larmoie,
Et se défend
D’avoir aimé
Comme un enfant…

Ton cœur regrette.
En ce doux soir.
Comme un remords ;
Ton cœur regrette
Ses rêves morts
Et cet espoir,
Comme un remords…

Ton cœur hésite
Et craint d’aimer
Comme d’abord ;
Ton cœur hésite…
Et c’est au bord
De cette mer,
Comme d’abord…

Ton cœur se grise
Au même vin
Sans le savoir ;
Ton cœur se grise
En ce doux soir,
Encore en vain,
Sans le savoir…