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Page:Vielé-Griffin - Cueille d’avril, 1886.djvu/74

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Et sur le grand sommet où, seul d’esprit, je vague
Tel proclame vertu ce qu’un autre dit crime.

Et je rêve à ton culte, o Christ, en ce tumulte
De schisme et d’hérésie où plane ma Déesse,
Où chacun prétend seul sacrer le Vin d’ivresse
Et le Pain consolant les brebis de l’insulte :

Réalisme, blasphème absurde, ésotérisme,
Attendrissements chers, joyeuseté bouffonne,
Voilà la sérénade, o Déesse, qu’entonne,
Le chœur énamouré des croyants du lyrisme.

Ils t’aiment, je le sais, et la cacophonie
Se mêle en doux accords pour toi qui sais entendre ;
Mais il n’en est aucun qui t’aime d’amour tendre
Comme le mien et qui méprise qui te nie,
Plus que ce cœur saignant de tendresse infinie !