Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/118

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MARGHETTA

Ah ! pourquoi suis-je née ?…

PELAGIO

Vous m’avez dit :
Comme vous voilà sérieux, Pelagio !
JVon, j’étais fou :
Je ne suis pas venu chargé de pensées tristes
Au lointain rendez-vous
Que je m’étais assigné, cet avril,
Avec le désarroi de ton cœur douloureux ;
J’avais le cœur léger, j’étais heureux,
J’ai chantonné dans l’allée du courtil ;
Et soudain, je t’ai parlé, sur mon âme !
Comme je n’ai jamais parlé à une femme…
Je n’ai jamais aimé, Margarita,
Et vous croyez avoir aimé ?

MARGHETTA

Ah ! Giovanni ! que t’ai-je donc fait ?…

PELAGIO

Je riais sur la route,
Pensant à Giovann’ qui fuit et doute,