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Page:Vielé-Griffin - L’Amour sacré, 1903.djvu/120

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L’heure légère des vains aveux,
Et que je sais
Etouffer le scrupule qui monte
Avec les larmes qu’on sèche d’un baiser ;
Parce que je sais voiler la pudeur rose
D’un tissu de gatté masquant sa honte
Et mener par delà le rêve,
Jusqu’au seuil rouge de la joie,
— Comme un danseur sa compagne étourdie
Dont la taille ploie et s’abandonne —
Les filles rieuses de ce rire qui pardonne…

MARGHETTA

Ah ! pauvre fou !

PELAGIO

Mais, voyez, me voici à ton côté
Comme un qui rêve auprès de sa pensée,
Craintif de ton regard clair et fatal ;
Margarita, toute mon âme a mal
De vous aimer ainsi indignement ;
Je suis comme meurtri ainsi que d’une chute ;
Vous m’avez dégrisé de ma folie ;
Je parle non d’amour, mais de pardon ;