Page:Vielé-Griffin - Le Domaine royal, 1923.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

O honte ! ai-je douté du soleil attardé ? Du rire d’Apollon à l’orient dardé ? Du rayon rose et d’or qui simule sa flèche ? Sertissant au croissant l’Étoile de la Crèche, Diane n’a-t-elle dit la Nouvelle aux bergers ? Et les anges neigeux, là-bas, dans le verger Si pâle, dans le vent de leur aile, soulèvent En poussière d’argent qui se mêle à mon rêve, Écho récupéré des carillons du ciel, Le refrain souvenu de quelque ancien Noël ? II MARS ÉCARTÉ DE LA CRECHE La lumière de l’astre au zénith faisait noires Nos ombres ; le beau bras, aux gestes de victoires, Étendit sa blancheur comme un marbre musclé, Barrant le seuil joyeux à ce fouleur de blé Dont le pas, au perron, sonnait comme l’armure ; Mais le dieu sans remords, étonné, se rassure Et, saluant sa soeur de père, s’esclaffa :