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Page:Vielé-Griffin - Le Domaine royal, 1923.djvu/69

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Affrontent, tour à tour, la glace de la rive Qui les saisit, parfois, et les soude en banquise ; Et votre course, inverse à la leur, mobilise, Le temps qu’elle a passé, le paysage inerte Qui sommeille au manteau dont la plaine est couverte Nul geste, désormais, sous l’horizon sans vie, Que le fleuve puissant qui vers le soir dévie En la rumeur éparse où son cours s’est rythmé. Sous sa cotte imbriquée, il apparaît armé Et marque, fluctueux, son élan vers la mer Du seul heurt des glaçons sans nombre emplissant l’air En chocs de sistres lourds brandis à contre-temps, De cymbales que fèle un glaive, en s’y heurtant, Sursaut d’éveil ouvrant les bouches toutes grandes: Le piétinement d’un peuple, que débande La Victoire, épaulée au défaillant obstacle, Dont l’effort détendu se disperse en débâcle ! Nous regardions, d’en haut, le merveilleux spectacle Et l’occident, soudain, écartant ses nuées, Teignit du sang des dieux ces légions ruées ;