Page:Vielé-Griffin - Les Cygnes, 1892.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Te souvient-il du jour d'hier avec sa face De sourires, et ses pleurs aux joues, Et toutes les roseurs matinales ? Alors, tressant des fleurs, qu'en guirlandes tu noues, Nous chantions nos aubades triomphales ; Alors, vers l'empyrée aux vertiges bravés, Nous suivions de nos yeux vers l'avenir levés Le vol éblouissant des cygnes !... Voici, ce soir, les vignes Lourdes de la vendange des demains : En étendant la main — Tes blanches mains sont dignes, Tes mains seront mes mains — On cueille, de-çà de-là, des grappes telles Qu'un seul cep promet un quarteau Et que le vin de tout un mois pèse au linteau ; Que l'ombre du vieux porche ami des hirondelles Est faite de l'ivresse des heures nouvelles ; Et le vignoble croit de coteau en coteau... .