Page:Vielé-Griffin - Poèmes et Poésies, 1907.djvu/102

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Dis encore : « Christ Dieu, mon âme ne vaut-elle
Pas une goutte du Vrai Sang qu’un prêtre épanche,
Et n’as-tu pas souci de mon âme immortelle ? »

Grise-toi de l’encens croulant en avalanche
Du chœur vers le parvis où dans l’ombre tu pries,
Et voici que soudain ton âme est toute blanche !

Jusqu’au ciboire d’or gemmé de pierreries,
Où gît le Pain vivifiant, avance et mange :
Car Christ ne perdra pas Celles qu’il a nourries.

Sens au fond de ton être abject s’éveiller l’ange,
Entrevois, un instant, le Ciel pour qui les sages
Ont dédaigné la terre et l’amour de sa fange ;

Et des Voix te diront d’extatiques messages…


O vision d’un soir et la royale escorte
Des archanges joueurs de harpe et des cent vierges…
Mais le ciel des élus a refermé sa porte ;