Page:Vielé-Griffin - Poèmes et poésies, augmentés de plusieurs poèmes, 1895.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Brise ton crucifix, sème au vent les atomes
De l’Idéal futile et suis la tourbe lente ;
Car nous ne savons pas même ce que nous sommes.

Elle est bien morte, va, ta belle foi vaillante ;
Ta barque à tout jamais cargue sa double voile,
Dans la stagnation passive d’une attente,

Et sur toi lentement le firmament se voile,
C’est l’heure douloureuse où s’enténèbre l’âme,
Le regret sans espoir et la nuit sans étoile,

Et c’est l’obscurité qui pèse comme un blâme.


III


Sile !


La pénombre languit dans les Cimes du Pinde ;
Un lac noir sourd au creux du val et c’est la nuit ;
L’axe des cieux tourne vers nous les feux de l’Inde.