Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/107

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talents qui lui manquent, et pour arriver aux honneurs et à la fortune. Gardez-vous bien encore de vous étonner des récompenses dont elle a été l’objet ; elle se plaindroit à vous de la parcimonie du gouvernement à l’égard de son mérite, qui n’est autre chose qu’une grande flexibilité d’opinion ; et si vous pressiez son amour-propre, elle accableroit de son impudence dédaigneuse ceux dont elle usurpe les pensions et les dignités littéraires.


Qu’elle se hâte d’en jouir :
Au-delà de la vie il n’est plus rien pour elle ;
Et le temps est si prompt à fuir !
Cette vie est un songe, une foible étincelle,
Qu’un souffle fait évanouir.
Que d’hommes j’ai connus dans ma courte carrière,
Et qui devant mes yeux ont passé pour toujours !
Nous jouissions hier de la même lumière :
Je les voyois, j’écoutois leurs discours ;
Ils formoient des projets, ils revoient de longs jours
Je les quitte un moment Les voilà sous la pierre ;
Et déjà la mousse et le lierre
En ont couvert les alentours.


Cette idée fatale me fit sortir enfin de ce