Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/143

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d’autres bienfaiteurs de l’humanité. L’amour des arts et de l’étude rassembla bientôt ce qui restoit de ces hommes utiles. La place de Volney étoit marquée dans cette école normale qui ralluma dans ma patrie le flambeau des sciences et des lettres. Il y professa l’histoire, dont il avoit fait son étude favorite, et qui lui avoit inspiré ses plus savantes méditations. Assis sur les ruines des religions et des empires, il avoit cherché les causes de leur décadence, examiné les croyances humaines, et tenté de pénétrer dans la profondeur des mystères que le créateur a voulu dérober aux foibles regards des hommes. Je fus tenté de l’interroger à mon tour sur ces obscurités majestueuses : Volney, m’écriai-je,


Volney, sors du tombeau ; que ta voix me réponde !
La mort a-t-elle ouvert tes yeux ?
As-tu percé la nuit profonde
De ces gouffres mystérieux
Où se cache le roi des cieux,
Le créateur et l’arbitre du monde ?
Dévoile à mes regards ses augustes secrets !
As-tu connu l’erreur de tes systèmes ?
As-tu résolu les problèmes