Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/187

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

héros qui avoit expié sa foiblesse et satisfait à la justice des rois. La vengeance des autres demandent le sang de ses accusateurs et de ses juges ; elle ne frémissoit pas d’évoquer le génie des discordes, le fantôme sanglant de la terreur. Triste et cruelle consolation pour ses mânes ! Une triple hécatombe de victimes nouvelles auroit-elle fléchi la Parque et ramené le héros à la vie ? Ceux de ses ennemis que n’avoit point satisfaits son supplice, pensoient-ils que le bruit de leurs imprécations et de leurs outrages auroit étouffé les cent voix de la renommée, et la voix plus imposante de l’histoire ! Un seul point de la terre parlera de sa défection ; mille autres parleront de sa gloire. Nous ne voyons aujourd’hui que son parjure et sa mort : nous le voyons prenant la main du roi qui lui confie la défense de sa couronne ; promettant la tête du téméraire qui ose venir seul avec sa fortune redemander cette couronne dont la dépouillé l’Europe entière ; comptant sur cette force dame, sur cette fermeté de caractère que les plus grands périls n’avoient jamais ébranlée, s’éloignant avec le désir, la volonté, l’espé-