Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du pauvre rentrait plus tôt dans l’atelier ou la chaumière de son père. Le temps de son adolescence n’étoit plus perdu pour l’industrie ; il devenoit productif pour sa famille. On accéléroit le développement de son intelligence sans nuire à ses mœurs et à sa santé. Le peuple, l’état, la famille, tout y gagnoit enfin. Quelle a donc été la cause de ce débordement d’injures, de cette explosion de haine contre une découverte aussi heureuse ? l’exaspération des partis qui nous divisent. Les uns ne l’ont blâmée que parceque les autres l’avoient accueillie. L’éclatante protection de l’héritier de Louis XVI, les encouragements prodigués par la munificence royale n’ont pu contenir la rage effrénée des détracteurs de la nouvelle méthode. Les intérêts les plus sordides se sont jetés à travers les combattants. La question s’est compliquée ; les passions l’ont dénaturée ; la calomnie a passé dans tous les rangs pour échauffer la querelle ; et, d’extravagance en extravagance, on en est venu à cette conséquence ridicule que les partisans de l’enseignement mutuel étoient les ennemis de l’autel et du trône, et que les