Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/278

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quité, et une histoire de la Grèce depuis son origine jusqu’à l’expulsion des Pisistratides. La langue, l’histoire, et la littérature de ce peuple lui étoient si familières, qu’il étoit pour ainsi dire aussi Grec que François par son esprit et ses affections. Ah ! ce savant modeste, cet homme simple et vrai nous a laissés trop tôt pour son bonheur. Il n’a pas vu les efforts glorieux que fait en ce moment, pour briser ses fers, le peuple dont il aimoit, dont il révéroit les ancêtres. Il ne jouira point du spectacle imposant de cette régénération politique, de cette résurrection d’un grand peuple, si le ciel, plus juste que les hommes, couronne les efforts des Grecs, et leur accorde le prix de leurs sacrifices. Avec quel transport le vertueux Clavier n’eût-il pas contemplé ce phénomène de l’histoire, ce nouveau miracle de la raison humaine ! Par quels vœux ardents n’eût-il pas secondé la noble résolution des Hellènes, l’admirable effervescence de leur patriotisme, l’étonnante explosion d’une énergie qui sommeilloit depuis tant de siècles ; la glorieuse émulation de toutes les classes, de tous les âges, de tous les états, de tous les sexes,