Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/282

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pour applaudir au soulèvement de la Grèce. Tous accueilloient avec transport la nouvelle de ses triomphes et les heureux présages de son indépendance. Quelques sots fanatisés la frappoient, il est vrai, de leurs anathèmes. Ils vouoient les malheureux Grecs à la vengeance de leurs tyrans ; ils offroient le sang des Grecs en holocauste ; et leur mystique barbarie osoit bénir la Providence, qui se servoit, disoient-ils, du glaive des Turcs pour châtier des schismatiques. Mais ces pieuses absurdités de la sottise en délire se perd oient dans le concert de nos acclamations et de nos vœux, quand des événements étrangers à la cause sacrée des Hellènes ont changé tout-à-coup cette heureuse disposition des esprits. Les révolutions d’Espagne et d’Italie, les agitations de nos provinces, les souvenirs qu’elles ont réveillés, ont jeté sur l’émancipation des Grecs une teinte de sédition et de révolte qui a effrayé les rois et les courtisans ; et les nouveaux Achéens, abandonnés à eux-mêmes par la versatilité de la politique européenne, ont été placés entre le danger d’une extermination générale et la gloire d’affranchir leur