Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/63

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Newton s’est élevé comme un géant immense :
Il a de ses regards embrassé l’univers ;
Et, s’asseyant sur le trône des airs,
Il a pris en main sa balance.
Les enfants d’Uranie ont passé sous ses yeux :
Il a fixé leur gloire et pesé leurs systèmes.
Le monde s’est soumis à ses arrêts suprêmes,
Et l’ordre a régné dans les cieux.
Pour la seconde fois, détrônant Ptolomée,
Et de Ticho-Brahé foudroyant les erreurs,
D’une absurde sentence il venge Galilée,
Et du grand Copernic rétablit les honneurs.
Des astres qu’il injure il trace les orbites,
A leur course diverse imposé des limites ;
Il dévoile aux humains leur marche et leur hauteur ;
Et le soleil qui les efface
Se fixe pour jamais au centre de l’espace
Où l’a jeté le Créateur.


Toutes les grandes vérités astronomiques étoient connues des anciens ; mais Newton seul les a démontrées, et elles sont devenues sa conquête. Ses disciples ne font que glaner après lui dans les champs de l’empyrée : ils découvrent quelques planètes, quelques satellites échappes à sa vue ; ils perfectionnent les détails de l’édifice dont il a dessine l’en-