Page:Vigée-Lebrun - Souvenirs de Mme Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun, tome 2.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

m’a-t-on dit, trente mille volumes, beaucoup d’éditions très rares et des manuscrits.

La théâtre rappelle les amphithéâtres des anciens. Les remparts sont la promenade habituelle mais les campagnes qui bordent les grands chemins sont charmantes, riches et bien cultivées.

Après avoir traversé les montagnes qui ont bien quelque chose d’effrayant, car le chemin est très étroit et très escarpé, et bordé de précipices, ce qui m’engagea à en faire une partie à pied, nous arrivâmes à Bologne. Mon désir était de passer au moins une semaine dans cette ville pour y admirer les chefs-d’œuvre de son école, regardée généralement comme une des premières de l’Italie, et pour visiter tant de magnifiques palais dont elle est ornée. Tandis que, dans cette intention, je me pressais de défaire mes paquets, – Hélas ! madame, me dit, l’aubergiste, vous prenez une peine inutile car, étant Française, vous ne pouvez passer qu’une nuit ici.

Me voilà au désespoir, d’autant plus que