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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/219

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que je surveillerai par là Fouché, ce qui conciliera le tout. Le duc de Bassano redevient secrétaire d’Etat ; le duc de Gaète, le comte Mollien et le duc Decrès reprennent leurs portefeuilles ; à vous, je vous ai réservé le ministère de la Guerre. – Sire, Votre Majesté peut se le rappeler, dans d’autres temps, je lui ai dit que quelque absolu que fût mon dévouement pour elle, il était trois choses au-dessus de mes forces, et dans le nombre était le ministère de la Guerre. Mes convenances personnelles n’entraient pour rien dans cette manière de voir, je ne les ai jamais consultées quand il s’est agi de l’accomplissement du devoir. Les raisons qui me déterminaient à penser ainsi étaient exclusivement dictées par l’intérêt du service, et dans ma conviction, elles sont encore plus puissantes aujourd’hui qu’alors. – Vous vous trompez ; vous êtes précisément l’homme qui convient le mieux aux circonstances présentes, je dirai presque que vous êtes le seul. Tous se sont plus ou moins compromis avec le régime des Bourbons ; l’injuste disgrâce qui vous a frappé est un titre à la confiance de l’armée. Je veux fermer les yeux sur tout ce qui s’est passé, oublier tous les torts qui me sont personnels et n’être sévère que pour ceux envers la patrie. J’entends rallier tout le monde sous notre vieux drapeau. Comme vous n’avez, pour votre compte, rien à vous faire pardonner, on sera sûr de votre impartialité ; on saura que les nominations faites par vous ne le seront qu’en vue du bien du service et, dans l’opinion on ne les discutera pas comme on le ferait peut-être si elles émanaient de tout autre ministre. – Je remercie Votre Majesté de tout ce qu’il y a de bienveillant dans ses paroles ; mais je persiste