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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/228

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le commandement de cette armée, dont le noyau se rassemblait à Orléans.
On a vu plus haut que le général Dupont y fit quitter aux troupes la cocarde blanche que le maréchal Saint-Cyr la leur fit reprendre. C’était le 21 mars, alors qu’on ignorait encore l’arrivée de l’Empereur à Paris.
Le maréchal Saint-Cyr fit arrêter le général Pajol, commandant de la cavalerie, qui était opposé à ses vues ; il fit fermer les portes d’Orléans pour empêcher toute communication des troupes avec le dehors, et somma le payeur de mettre à sa disposition une somme de 600 000 francs, que le Conseil général du Loiret, d’accord avec le général Dupont, avait votée pour les frais de la guerre contre Napoléon. L’officier qui portait au général Saint-Cyr les ordres du ministre de la guerre, communiqua avec le 1er régiment de cuirassiers, auquel il fit connaître les événements de Paris, le départ du Roi, l’arrivée de l’Empereur. Les portes d’Orléans furent enfoncées, toutes les troupes arborèrent avec enthousiasme la cocarde tricolore ; le général Pajol, remis en liberté, prit le commandement en vertu des ordres du ministre, et le maréchal Saint-Cyr disparut, sans qu’on sût la route qu’il avait prise.
Cette espèce de retour offensif sans objet, qui avait dérangé les plans de l’Empereur, fut donc promptement réprimée. La possession d’Orléans était importante, puisque c’était le principal point de communication avec les provinces au-delà de la Loire, et que, de plus, les opérations royalistes se trouvèrent ainsi isolées les unes des autres et