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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/239

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choisis, qui les auraient sous leur surveillance une fois portés au contrôle ; 2 500 environ y seraient nécessaires. Les ressources réelles étant bien connues, on en disposerait, en formant au fur et à mesure des détachements qui seraient conduits par ces mêmes officiers aux dépôts fixes des corps. Le Maréchal calculait qu’il faudrait à peu près six semaines pour que les hommes à recueillir fussent bien connus et pussent commencer à être mis en mouvement. Ainsi sans secousse, sans effort extraordinaire, on en aurait grossi l’armée dans les premiers jours de mai. L’Empereur approuva ces mesures qui reçurent successivement leur exécution.
Dans l’hypothèse la plus favorable, celle où ces 80 000 soldats rejoindraient tous l’armée, ils n’en élevaient le chiffre qu’à 310 000 hommes. En en défalquant les dépôts, les non valeurs de toute nature, les troupes indispensables à la sûreté de l’intérieur, à la conservation de la Corse et de l’île d’Elbe, s’il fallait encore pourvoir aux garnisons des places fortes qui n’exigent pas moins de 100 000 hommes, l’armée serait trop faible pour rien entreprendre et même pour protéger nos frontières et soutenir la lutte inégale qui allait s’engager. Il était essentiel de la rendre tout entière disponible et susceptible d’être mise en ligne au commencement des hostilités.
Dans un pays comme la France où la population est naturellement belliqueuse, une institution dont elle est en possession depuis 1789 et qui avait rendu de grands services en 1813, la Garde nationale offrait le moyen de résoudre ce difficile problème.
Un décret du 10 avril lui donna une organisation gigantesque, qui n’était rien moins que