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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/256

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au régiment par les arsenaux ; quant à l’uniforme, il était fourni, au besoin, à chaque détachement par les grands ateliers de Paris.
Les préfets reçurent aussi l’ordre d’acquérir, au nom des départements, 6000 chevaux en traitant de gré à gré avec les éleveurs. Supprimer les intermédiaires, c’était diminuer la dépense au double profit de l’Etat et des producteurs, c’était aussi restreindre les chances de fraude. Comme il y eût un inconvénient à s’écarter des prix limitatifs adoptés pour chaque arme, et que cependant une observation trop stricte de cette règle pouvait faire manquer une opération urgente, le ministre de la Guerre autorisa les préfets à faire, avec une prudente réserve, quelques concessions sur ce point, en ayant soin de paraître ne les faire qu’au compte de leur département, bien qu’ils dussent en être indemnisés au moyen d’un crédit ouvert à cet effet.
Ces ressources étaient encore insuffisantes et, d’ailleurs, elles ne pouvaient être réalisées que successivement et dans un certain délai. Le Maréchal proposa et l’Empereur approuva une mesure qui comblait immédiatement une partie du déficit de notre cavalerie. Ce fut de prendre les chevaux des gendarmes, en en remboursant le prix à ces militaires, qui sont propriétaires de leur monture. On répartit les chevaux à fournir entre les légions de gendarmerie de manière à ne pas prendre tout à fait la moitié de l’effectif, et ainsi à ne pas compromettre un service si important à la sûreté publique. On fit de la sorte deux levées successives qui procurèrent des chevaux déjà formés au service militaire et cette expérience pourra être