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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/260

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au sérieux le rôle de ces jeunes gens. Pour l’effet moral on donna à leur demande la plus grande publicité ; mais ils n’ont pas été un moment compromis et ils ne l’auraient pas été, alors même que les événements auraient suivi une autre marche.
Fortifier Paris était une nécessité si bien comprise, que la mesure n’excita pas de réclamations. La garde nationale même offrit d’y concourir spontanément, en fournissant chaque jour un nombre de travailleurs volontaires. Elle imitait en cela l’exemple donné en 1792 quand, à la nouvelle de l’approche des Prussiens, la population en masse avait travaillé aux fortifications. C’était une œuvre toute française, toute nationale, à laquelle il semblait que les petites passions de l’esprit de parti devaient demeurer étrangères ; il n’en fut cependant pas ainsi. Un jour, le 2 juin, les 80 hommes fournis par la 1ère légion ne firent pas la besogne de 3 ou 4 ouvriers, et ils affichèrent si scandaleusement leur mauvais vouloir, que le Maréchal dut demander au commandant en chef, le comte Durosnel, ou d’employer son influence pour changer ces dispositions, ou de ne plus réclamer de la légion un concours qui, étant purement volontaire, était utile surtout comme manifestation et pouvait au contraire produire les plus fâcheux résultats, si le mauvais exemple donné venait à être suivi.
Une seule branche de l’administration militaire ne participa point à la vigoureuse impulsion imprimée à toutes les autres ; ce fut le service des vivres et fourrages. On avait trouvé un marché conclu pour toute la France avec un munitionnaire général, et obligatoire au moins jusqu’au 1er avril 1816. Pour le rompre, il eût fallu payer l’indemnité