possédait à juste titre sa confiance et pouvait l’aider de son expérience militaire. Le maréchal Brune, qui était gouverneur de la Provence, eut ordre de porter son quartier général à Antibes, de s’y rendre de sa personne et d’y réunir toutes les forces disponibles de son commandement pour être en mesure de prendre part aux événements qui allaient avoir lieu en Italie. Dans le même but, le maréchal duc d’Albufera remit au général Rapp le commandement de l’armée du Rhin et prit celui de l’armée des Alpes. D’après ses instructions, il dut établir son quartier général à Chambéry, occuper les routes dominant les Alpes, les cols servant de débouchés, pour obliger l’ennemi à apporter la même quantité de forces, et menacer de se porter sur le Mont-Cenis, cette diversion devant être utile au Roi de Naples. Une division de l’armée des Pyrénées dut se concentrer à Avignon, afin de pouvoir, au premier signal se réunir à l’armée d’Italie. Enfin, un corps d’observation fut réuni à Belfort, sous les ordres du général Lecourbe. La création de ces corps, la concentration des forces à Chambéry, avaient tout à la fois pour objet d’agir moralement sur la Suisse et d’aider à ce qui se passait en Italie.
Le temps manqua pour l’exécution de ces mesures. Après un heureux début et une assez brillante affaire, qui avait augmenté sa confiance, le Roi de Naples était arrivé sur les rives du Pô. Là, par une déférence mal entendue pour lord Bentick, le représentant de l’Angleterre et le commandant des forces qui occupaient Gênes, il consentit à ne pas entrer, comme c’était son plan, sur les états du Roi de Sardaigne pour y traverser le fleuve sans obstacle et prendre à revers les positions des Autrichiens.
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