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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/281

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servir de bras droit ; mais ce n’était là qu’un palliatif purement temporaire, en attendant qu’un chef plus énergique et plus capable vint prendre la haute direction des affaires de l’Ouest.
Celles du Midi n’avaient guère une meilleure tournure, excepté à Bordeaux où l’attitude énergique du général Clausel suffisait si bien pour imposer à la malveillance, qu’il put détacher deux régiments et les diriger sur la Vendée. A Toulouse, le général Maurice Mathieu, malade et découragé, était un faible représentant de l’autorité, dans un temps et dans un pays où elle ne pouvait pas agir avec trop de vigueur, de résolution et de promptitude. A Marseille, c’était bien pis : le maréchal Brune se laissait braver impunément par le parti royaliste et ne savait prendre aucune mesure pour se faire craindre. Toutes ses lettres au ministre de la guerre étaient remplies de plaintes sur le mauvais esprit de la population. On lui indiquait en réponse ce qu’il avait à faire, sinon pour changer cet esprit, du moins pour le réduire à l’impuissance. Le maréchal Brune n’en faisait rien, jusqu’à ce que les choses en fussent arrivées à ce point que le Ministre dut lui envoyer par estafette l’ordre de mettre la ville en état de siège, de désarmer la population, de composer une garde nationale de 1 500 hommes sûrs et de faire arrêter et mettre dans les forts une quarantaine des principaux meneurs royalistes.
Ces mesures trop tardivement prises manquèrent leur effet, qu’elles eussent produit si on n’eût pas attendu si tard. Elles ne réussirent qu’à aigrir l’esprit public auquel on avait laissé prendre un pli