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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/293

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dans l’ancien Sénat, dans le corps des maréchaux, dans les généraux les plus distingués et dans les titulaires de quelques hautes fonctions. Il s’était abstenu d’y comprendre les ministres, ne sachant pas quelles étaient à cet égard les intentions de l’Empereur et s’il lui convenait qu’ils fissent partie de l’une ou de l’autre Chambre. Tout cela faisait environ quatre-vingt noms et, pour compléter la liste, le Maréchal exprimait le vœu qu’on y ajoutât cinq ou six grands négociants ou banquiers, huit ou dix grands propriétaires pris dans les départements et ayant des biens par suite de la Révolution, quatre ou cinq membres de l’Institut, quatre ou cinq membres de l’ordre judiciaire.
Tous les noms militaires proposés par le Maréchal furent admis par l’Empereur, sauf quelques exceptions et cela pour des causes se rattachant aux souvenirs de 1814. Il est inutile de les spécifier, pas plus que de reproduire la liste puisée dans l’ordre civil. Si elle était publiée, on y verrait la large part que le Maréchal faisait à l’opinion libérale et combien il désirait que la nouvelle pairie eût immédiatement sur l’opinion cette autorité morale que donne l’indépendance connue des caractères. Plusieurs des hommes honorables, alors désignés par lui, siègent à ses côtés sur les bancs de la pairie actuelle ; plusieurs ont été nommés par l’ordonnance qui l’y a appelé lui-même et qui était destinée à fortifier dans ce corps la cause des libertés nationales. D’autres sont les chefs éminents de l’opposition à la Chambre des Députés et ne se distinguent pas moins par l’éclat de leurs talents que par l’élévation de leur caractère.