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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/304

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dépêches télégraphiques transmises à Paris, seraient portées au Prince Joseph avant qu’il pût y être donné cours ».
La teneur de cet ordre de service, la position qu’il crée au Maréchal, les pouvoirs dont il l’investit, prouvent de reste que le nuage passager, dont il a été parlé, avait été promptement dissipé. Les rapports de l’Empereur avec son ministre avaient pu être altérés, mais non sa confiance qui était restée la même. Quelque honoré que s’en trouvât le Maréchal, il supplia jusqu’au dernier moment l’Empereur de lui en donner une autre marque et de l’emmener avec lui à l’armée. Il lui représentait que, malgré son incontestable importance, la question de Paris, comme toutes celles de l’intérieur, n’était cependant que secondaire et essentiellement subordonnée à l’issue des événements militaires ; que, quand il s’agissait de jouer sur les champs de bataille une partie définitive, ce n’était pas le moment de faire l’essai d’hommes nouveaux ; qu’il fallait au contraire s’entourer de ceux qui avaient fait leurs preuves et qui avaient une longue expérience des grands commandements. Le Maréchal ne parvint point à convaincre l’Empereur et, moins d’une semaine après, ses prévisions n’étaient que trop justifiées.
En présence d’une guerre inévitable, il y a avait deux partis à prendre, celui de commencer les hostilités et celui de les attendre. Ce dernier donnait à l’armée quelques baïonnettes de plus, mais c’est par cent mille qu’il fallait compter alors l’accroissement de l’ennemi. Le premier parti ne peut être blâmé que parce que la bataille de Waterloo a été perdue et que cette courte et désastreuse campagne a été, en général, fort mal conduite.