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Page:Vigier - Davout, maréchal d'empire, Tome 2, 1898.djvu/307

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que l’exécution en eût été possible, le temps eût manqué à cause de l’éloignement, qui était trop considérable et pouvait donner lieu à trop d’événements, la face des choses, dans une bataille, changeant d’un moment à l’autre.
L’absence du corps du Maréchal Grouchy a plus que tout contribué à la perte de la bataille de Waterloo. Par les différentes dépêches qui ont été publiées, il est prouvé qu’on avait de fort mauvais renseignements sur la retraite de l’armée prussienne ; on poursuivit sur les routes de Namur et de Liège quelque bagage, l’armée elle-même se retirant sur les Anglais par Gembloux et Wavres. Comment prendre le change lorsqu’on était dans un pays ami et que l’ennemi laissait sa trace sur les chemins qu’il parcourait ! On a vu que c’est le 17 que l’Empereur eût du livrer bataille aux Anglais ; ne l’ayant fait que le 18, il ne devait pas engager l’action si tard et attendre jusqu’à une heure de l’après-midi. Les instructions données le 18, à dix heures du matin, au Maréchal Grouchy et la direction sur Wavres sont fautives ; cependant la dernière phase de la lettre qui lui recommandait de ne pas négliger de lier ses communications avec l’Empereur et de lui donner souvent de ses nouvelles, traçait à ce maréchal sa ligne de conduite. Il n’a rempli aucune de ses recommandations ; les communications n’ont pu être liées et la majeure partie de l’armée prussienne s’est placée entre lui et l’Empereur, qui, par cette même lettre, annonce qu’il va attaquer l’armée anglaise. Le maréchal Grouchy devait donc occuper toute l’armée prussienne ; celle-ci se portant contre l’Empereur, il devait donc manœuvrer pour la combattre. Dans leur rapport officiel, les Prussiens témoignent leur étonnement