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AVANT-PROPOS



Nous voudrions donner une idée plus complète de cette race jaune, si différente de la nôtre, et avec laquelle nous aurons désormais et sérieusement à compter si elle entre plus avant dans la voie de notre progrès et de notre civilisation. Nous voudrions la montrer à nos lecteurs telle qu’elle est et comme nous l’avons vue de nos yeux, pendant un assez long séjour là-bas, ou connue par les lettres de nos confrères ; nous voudrions, maintenant que le colosse est ébranlé sur ses vieilles bases, avant que les formes anciennes soient altérées, avant que des changements notables surviennent, fixer l’empreinte de cet étrange passé, de cette société antique et vermoulue, qui a subsisté jusqu’ici on ne sait comment. Tel est notre but à nous. Nous allons photographier ces Jaunes, qui sont maintenant à l’ordre du jour, puisqu’on ne parle plus que de Coréens, de Japonais et de Chinois, sans trop les connaître.

Alors que personne n’en parlait, — il y a vingt-cinq ans, — le nom de Corée nous était pourtant familier, comme celui d’Annam et de Tonkin, qui était tout aussi inconnu de la foule. Ce n’est pas sans charme et sans mélancolie tout à la fois que nous nous rappelons l’heureuse époque, où tout vibrant d’ardeur en-