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TOUTES LES FEMMES

tocratie se parent d’une couronne de perles fines.

Afin de ne pas diviser les héritages et de réaliser les économies qui peuvent résulter de la vie en commun sous un même toit, les Thibetains du Sud et les Bouthanais pratiquent la polyandrie. L’aîné d’une famille se présente, au nom de ses frères comme au sien, chez les parents de la jeune fille qu’il a choisie ; on place un morceau de beurre sur le front de la fiancée et sur le sien, et tous les assistants sont témoins de l’union conclue entre elle et tous les frères qui deviennent ses maris. Les enfants naissant de ces mariages reconnaissent comme père l’aîné des frères ; les autres sont simplement ses oncles. Cette polyandrie paternelle n’est toutefois pas obligatoire et une femme peut épouser plusieurs hommes qui ne sont liés par aucune parenté, de même qu’elle peut adjoindre un étranger au groupe paternel dont elle est déjà la compagne.

Dans ces ménages, qui nous semblent si étrangement constitués, on vit, semble-t-il, en excellent accord. La femme, très respectée, est l’auxiliaire de ses époux, non leur esclave. Ceux-ci font, au contraire, assaut de courtoisie envers elle et leur bonheur serait, dit-on, complet, s’ils n’avaient parfois à souffrir de l’humeur jalouse de leur sultane qui, s’ils lui sont infidèles, n’a guère le temps, on en conviendra,