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TOUTES LES FEMMES

en turban autour de la tête et maintenues par de grandes épingles à tête d’or ou d’argent émaillé. Comme vêtement elles portent une veste courte, à manches étroites, qui recouvre une grande robe serrée à la ceinture.

La Coréenne, plus déshéritée encore que sa sœur du grand empire voisin, n’a ni nom, ni existence légale ; elle ne peut être ni jugée, ni punie, la loi la considérant comme un être irresponsable. Son domicile, fermé à tous, est inviolable, même pour la police. Il serait déshonorant, pour une femme qui n’est pas du commun, de se montrer dans les rues avant le coucher du soleil. À ce moment, un signal avertit que la voie publique est ouverte aux femmes : les hommes doivent alors regagner leur domicile. Les attardés, s’ils rencontrent une femme, passent le plus loin possible d’elle en se cachant le visage dans un éventail. Leurs compatriotes aiment à raconter que certaines se sont donné la mort pour avoir été effleurées par le bout du doigt d’un étranger, mais des voyageurs, plutôt médisants, assurent que le farouche de leur vertu n’est pas sans s’humaniser à l’occasion.