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TOUTES LES FEMMES

gnification qui pourrait souvent, à bon droit, inquiéter leur maître et seigneur.

Amoureuses, elles ignorent, de même que les Japonaises, un des chapitres les plus exquis de l’art d’aimer. Le baiser leur est inconnu. Mais, alors que la gracieuse Mousmé s’enfuit en poussant des cris d’effroi, croyant que l’on veut la mordre, la belle Malaise, au contraire, si un galant fait mine de pencher son visage sur son visage, s’approche, frémissante d’aise. Ce n’est pas la bouche de l’amant qui, brûlante, se posera sur sa peau, c’est son nez ; les narines dilatées, il aspirera le parfum de celle qu’il aime et cette odeur capiteuse lui semblera s’exhaler de la plus enivrante des fleurs.

Trois sortes d’unions conjugales sont pratiquées : le mariage Djoudjour, le mariage par Ambel-anak et le mariage Semoundo. Le djoudjour est un prix d’achat donné en retour de l’épousée, au moyen de quoi elle devient la propriété du mari. Quelquefois ce prix stipulé se compense dans les familles où l’on a, tout à la fois, des garçons et des filles à établir : c’est ainsi qu’un homme, étant considéré comme ayant un droit de propriété sur ses sœurs, peut se procurer une femme en en donnant une en échange. En cas de divorce ou de répudiation, l’époux peut réclamer la valeur du djoudjour,