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TOUTES LES FEMMES

donnés par les riches, drapées dans de riches étoffes, la tête coiffée de casques dorés.

Le haut du torse, les bras, les jambes et les pieds sont nus et, ainsi que le visage, recouverts d’une couche de safran ; les cils, les sourcils sont teints, les yeux maquillés. On ne saurait dire qu’elles dansent ; leurs évolutions se bornent à de lents mouvements cadencés des bras, du buste et de la tête, mais les jambes restent immobiles et les pieds ne quittent pas le sol.

Par contre, les danses populaires, auxquelles prennent part les hommes et les femmes des classes inférieures, sont d’une joyeuse animation.

Près de Java est l’île de Bali ou Petite Java. Sœurs de race des Javanaises, les Balinaises sont plus grandes et plus fortes. Le goitre les dépare trop souvent, mais il n’est jamais accompagné du crétinisme, comme dans les Alpes ou dans les Pyrénées.

En dépit de l’instruction qui leur est donnée et qui atteint parfois un niveau relativement très élevé, elles vivent dans un complet état d’avilissement, considérées uniquement comme un objet de trafic.

Le régime des castes sévit, à Bali, dans toute sa rigueur. Jadis, une fille de Brahmane qui se laissait courtiser par un amant d’un rang inférieur encourait la mort par le feu. Les magistrats hollandais eux-mêmes doi-