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TOUTES LES FEMMES

amis du défunt et ses propres parents vont parfois jusqu’à la mettre à mort.

En quelques îles, aux Marquises et à Nouka-Hiva, par exemple, la veuve devait séjourner pendant plusieurs mois auprès du cadavre de son mari, l’oindre d’huile de coco, le tenir constamment propre et le transformer en une momie sèche et parfumée. Il lui était strictement interdit, tant qu’elle n’avait pas terminé ce travail, de se laver elle-même.

Ressemblant beaucoup aux Polynésiennes, les Micronésiennes ont le visage moins allongé, le teint plus foncé, les cheveux moins longs et parfois frisés, le nez plus rarement aquilin et les narines plus larges ; mais leur bouche est plus jolie et leurs lèvres sont, en général, plus fines.

Leurs mœurs, sauf aux îles Palaos, sont également empreintes d’une douce facilité. Aux Mariannes, les jeunes filles ont toute licence d’apprendre à conjuguer le verbe « aimer » avec qui bon leur semble ; fût-ce avec leurs frères, elles ne sont passibles d’aucun blâme. Le mariage leur impose des devoirs plus étroits ; il est vrai que, dans le ménage, c’est la femme qui porte la culotte. A-t-elle à se plaindre de son mari, elle court quérir ses voisines, puis avec leur aide, dévalise le malheureux qu’elle abandonne pour reprendre sa liberté.