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TOUTES LES FEMMES

On connaît l’histoire lamentable de cette race qui s’est trouvée brutalement refoulée et décimée par les envahisseurs européens. Les conquérants ont stupidement arraché tous les germes des évolutions progressives qui se développaient dans son sein. L’ignorance et la barbarie espagnoles détruisirent les empires du Mexique et du Pérou et seuls, aujourd’hui, des débris imposants de temples, perdus dans les solitudes des forêts, des tronçons épars de routes sillonnant les montagnes, attestent la grandeur de civilisations à tout jamais disparues.

On sait aussi combien rude était le genre de vie imposé jadis à la compagne de l’Indien sauvage dans les vastes plaines de l’Amérique du Nord. Jamais de domaine fixe, si ce n’est pendant l’été. Quand venait l’automne, la tente était pliée et, tant que durait l’hiver, c’était l’existence errante, à la recherche du gibier. La polygamie et le divorce étaient des coutumes admises ; certaines femmes avaient été répudiées cinq ou six fois et n’en trouvaient pas moins de nouveaux époux ; un guerrier prenait autant de femmes qu’il en pouvait nourrir ; parfois il épousait toutes les sœurs d’une même famille. L’adultère était sévèrement puni ; en général, le mari infligeait à la coupable le supplice qui lui convenait ; tantôt se contentant de lui couper le nez ou les oreilles, tantôt la condam-