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FAMILLE AMÉRICAINE

les Algonquins, les Delawares, les Lenapes, dans ces tribus, sœurs des tribus iroquoises, ayant la même peau cuivrée et rougeâtre, les mêmes traits un peu mongoliques, qui habitaient les régions pensylvaniennes où Fenimore Cooper a placé la plupart des scènes de ses drames émouvants.

Aujourd’hui, les descendants des héros de Fenimore et de Mayne-Reid ne comptent plus comme nation ; perdus dans les grandes villes de la Nouvelle-Angleterre, courbés sous le dur joug que la civilisation industrielle des Yankees leur a imposé, ils disparaissent peu à peu et bientôt leur nom ne vivra plus que dans la littérature des conquérants à face pâle.

Au contraire, les tribus canadiennes, Iroquois, Hurons, Cherokees, se montrent plus souples, plus aptes à accepter les nouvelles conditions d’existence qui leur sont offertes. Quant aux anciens maîtres des rives du Mississipi, Choctaws, Creeks, etc., ils ont, pour la plupart, adopté le genre de vie et les vêtements des Anglo-Saxons ; l’arrière-petite-fille de la jeune mère indienne que Chateaubriand nous dépeignait, suspendant sa progéniture aux branches flexibles d’un érable ou d’un sassafras, aujourd’hui, confortablement installée au creux d’un rocking-chair, lit dans un journal composé dans sa langue maternelle, par des typographes de sa nation, le récit de