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TOUTES LES FEMMES

mulent le teint bruni de leur visage sous une couche de peinture rouge ; les Patagones, enfin, de taille élevée mais non pas gigantesque, à face large et aplatie, farouches guerrières que réjouit la vue du sang, se délectant à la pensée que leurs fils seront des tueurs d’hommes.

Les femmes guaranies méritent une mention spéciale. Leur nation occupe de vastes territoires formant la majeure partie de la vallée de l’Amazone. De taille plutôt petites, de formes massives, le teint rougeâtre, elles se distinguent par la richesse de leur gorge et la douceur de leur physionomie ; leur tête est ronde, leur figure pleine, leurs yeux souvent obliques et relevés à l’angle extérieur. Non moins féroces que les hommes, elles participent aux guerres et aux festins anthropophagiques qui en sont l’épilogue.

On a vu dans ces mœurs guerrières l’origine de la légende amazonienne qui a donné son nom au grand fleuve américain. Peut-être cette légende, qui avait crédit chez les indigènes longtemps avant la découverte du pays par les Espagnols, n’est-elle pas absolument une fable. Selon les anciens chroniqueurs, les Amazones auraient habité un pays montagneux situé au nord de la vallée du Marañon. Elles n’auraient entretenu de relations amicales qu’avec les Guacaras dont les guerriers avaient l’honneur d’être leurs